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Caisse de grève - Salariés de La Provence

Depuis le vendredi 22 mars 2024, les journalistes de La Provence ont voté une grève illimitée en réaction à la "mise en retrait" du directeur de la rédaction Aurélien Viers. Cette décision fait suite à la parution de La Provence, le jeudi 21 mars, portant en une le titre "Il est parti et nous, on est toujours là", des propos d'un habitant de la Castellane rapportés dans un dossier de deux pages. Une "Une" et un titre parus 24h après la venue d'Emmanuel Macron dans cette cité des quartiers Nord de Marseille à l'occasion d'une opération de lutte contre le trafic de drogue.

Vendredi 22 mars, le directeur de la publication Gabriel d'Harcourt publiait un "mot d'excuses", toujours en une, qui désavouait le travail de la rédaction alors qu'aucune faute déontologique n'a été commise ni par la direction de la rédaction, ni par ses journalistes.

L'intersyndicale de la rédaction de La Provence (SNJ, CFE CFC et CFDT) a donc appelé à une grève illimitée, après avoir fait voter une motion de défiance (lire ci-dessous) contre la direction générale de La Provence et la direction de Whynot Média, filiale média de la CMA CGM dirigée par Rodolphe Saadé, et réclame la réintégration immédiate d'Aurélien Viers. Elle propose à ceux qui soutiennent ce combat pour l'indépendance de la presse de soutenir les grévistes à travers cette caisse de grève.

La motion de défiance adoptée le 22 mars 2024 par la rédaction de La Provence

"Ce vendredi 22 mars 2024, la rédaction de La Provence s’est réunie en assemblée générale. De nombreux journalistes du siège et des agences se sont retrouvés en présentiel et en visioconférence en réaction à l'annonce de la mise en retrait du directeur de la rédaction, Aurélien Viers, au motif d’une Une "ambiguë", selon les termes de Jean-Christophe Tortora, directeur de Whynot Media, Laurent Guimier, directeur général délégué à l’information du groupe et Gabriel D’Harcourt, directeur général du groupe La Provence et directeur de la publication. 

La Une incriminée, datée du jeudi 21 mars 2024, qu’ont visionnée le directeur de la rédaction et le directeur de la publication, la veille au soir, traitait de l’après-visite présidentielle à la cité de La Castellane, à Marseille, et titre : "Narcotrafic, 24h après la visite du Président à La Castellane : 'Il est parti et nous, on est toujours là…' " La photo associée montre deux habitants de la cité, au pied d’une tour, devant lesquels passe une représentante des forces de l’ordre, prise au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron.

Ce vendredi, à la Une, la rédaction a découvert un mot d’excuse signé du directeur de la publication : "La Une de La Provence de jeudi matin a ému beaucoup d’entre vous. En effet, la citation en Une et la photo d’illustration qui l’accompagnait ont pu laisser croire que nous donnions complaisamment la parole à des trafiquants de drogue décidés à narguer l’autorité publique, ce qui ne reflète en rien les valeurs de la ligne éditoriale de votre journal. Nous avons induit en erreur nos lecteurs et La Provence leur présente ses plus profondes excuses."

Au cours d’une réunion à laquelle étaient conviées les organisations syndicales représentatives de la rédaction, ces dernières ont fait part de leur étonnement quant à la rapidité, l’ampleur et la disproportion prise par cette "affaire".

Si les trois dirigeants ont assuré que "rien n’était décidé quant à d’éventuelles sanctions" visant le directeur de la rédaction, nous estimons que le mal est déjà fait.

Comment les journalistes de la rédaction, désavoués dans ce mot "d’excuse", qu’ils soient au siège ou en région, pourront-ils exercer leur mission d’informer leurs lecteurs avec sérénité, indépendance et sans auto-censure ?

Qui sont ces lecteurs offusqués par cette Une ? "Un certain nombre", nous a répondu Jean-Christophe Tortora sans pour autant nous montrer les messages et se bornant à évoquer une association de locataires. "Cette Une donne le sentiment que La Provence a mis en avant les dealers pour faire un bras d’honneur aux habitants de La Castellane et à la police", assure le patron de Whynot Media qui estime que le journal doit souscrire aux "valeurs républicaines". De son côté, la rédaction n’a eu strictement aucun retour : ni sur le formulaire en ligne, ni par téléphone, ni sur les réseaux, hormis quelques élus locaux et représentants politiques de la majorité présidentielle.

Par cette motion, la rédaction de La Provence se refuse d’exercer ses missions la peur au ventre vis-à-vis de sa direction alors que le métier de journaliste est de plus en plus mis à mal par le pouvoir politique mais aussi par l’opinion publique. Elle réaffirme qu’en l’espèce aucune faute déontologique n’a été commise.

Elle s’inquiète en revanche d’un dangereux précédent. Si la Une est sujet à interprétation, cette séquence également. Nous refusons de tomber dans l’interprétation et ne nous attachons qu’aux faits, rien qu’aux faits. A l’heure où la CMA CGM entend construire un pole média d’envergure nationale, cette "affaire" laisse augurer le pire pour l’ensemble des rédactions de Whynot Media, actuelles et à venir.

Dans ce contexte, nous votons ce jour une motion de défiance à l’encontre de la direction générale de La Provence et de celle de Whynot Media et réclamons la réintégration immédiate du directeur de la rédaction, Aurélien Viers."

Marseille, le 22 mars 2024



A quoi servira l'argent collecté

L'argent collecté permettra de défrayer une partie des journées de salaire perdues par les salariés de la Provence. 

Notre équipe

Le mouvement de grève est conduit par l'intersyndicale SNJ (Solidaires) - CFDT - CFE-CGC 

Pour les projets

Pour nous contacter : snjlaprovence@gmail.com

Mise à jour 25 mars 2024:

La rédaction a voté la fin de la grève le lundi 25 mars après avoir obtenu la réintégration du directeur de la rédaction. 

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