Gaston et Valentine vivent depuis trente ans sur un motu face à l’anse Amyot.
Ce lieu est devenu un endroit de passage pour les plaisanciers qui y sont accueillis chaleureusement afin de découvrir la culture locale. Gaston et Valentine offrent leurs services aux plaisanciers à travers la location de corps-mort ou encore la vente de poissons, de miel et de langouste. Ils organisent des repas en toute simplicité ou la bonne humeur est le principal ingrédient. Grâce à leur générosité, plus de deux-cents bateaux par an y font escale et y repartent avec d’inoubliables souvenirs.
Comme toute personne résidant sur un motu, Gaston possède un bateau qui lui sert pour la pêche, les déplacements et le ravitaillement sur les îles voisines (Apataki, Fakarava…)
Achevé il y a un an, il a construit son bateau de ses mains et l’a équipé d’un moteur hors bord de 150 chevaux.
Le 9 juillet dernier, dans l’après-midi, Gaston est appelé par téléphone par un de ses amis qui est en panne au large de Niau. Il prend alors son bateau pour aller le remorquer. Arrivé sur les lieux, il s’arrête en pleine mer et l’appelle par téléphone afin de le localiser. Ce jour-là, la mer est forte. C’est au moment de remettre les gazs, qu’une vague déséquilibre Gaston, qui tombe à l’eau. Il voit alors son bateau s’éloigner et se retrouve seul au milieu de l’océan pacifique. Il tente alors de distinguer au loin l’atoll de Niau et d’y fixer un point lointain qui disparait à chaque vague. Il nage dans ces eaux difficiles ou les requins sont souvent présents. Il nage encore alors que la nuit commence à tomber. C’est après plus de cinq heures de nage, grâce à son instinct de survie et sa détermination qu’il parvient miraculeusement, en pleine nuit, a atteindre le récif corallien. Epuisé, à bout de force, il arrive à rejoindre une route et marche alors 7 kilomètres pour rencontrer le premier habitant qui lui portera secours.
Malgré la vie sauve, Gaston est désespéré de la perte de son bateau. La perte de son bateau remet en question toute sa vie sur ce motu. Sans bateau Gaston et Valentine ne pourront pas rester à l’anse Amyot.
N’ayant pas les moyens d’en acquérir un nouveau, les plaisanciers se mobilisent et ouvrent une cagnotte afin de l’aider à remédier à cette situation difficile.